LA TRENTAINE - Chapitre 2 - Les Vacances

Pour ceux qui auraient loupé le premier chapitre c'est ici 


Depuis que je suis arrivée à Paris et que j’ai quitté mon enfance pour commencer ma vie active, je me suis souvent demandée QUAND ? COMMENT ? je ressentirai vraiment le fameux sentiment « ça y est je ne suis plus jeune ».

LES VACANCES

 Tout au long de ma vie j’ai eu des vacances différentes et par phases. Jusqu’à la quinzaine, mes parents m’ont initiée au camping et je les en remercie ! Malgré ma « Bourgeoise attitude parisienne » que je développe depuis cinq ans, j’ai toujours ce besoin estival de vivre en plein air  un moment dans l’année et ainsi assouvir mon plus grand plaisir : cuisiner dehors!

 Une grande pensée pour ma cousine avec qui j’ai vécue mes dernière vacances en famille au camping  à 14 ans: quand je suis rentrée à 4h00 du matin et qu’elle m’a pris en flag’,  j’ai expliqué que je m’étais endormie sur la plage avec les copains du camping.  Et bien, elle  ne m’a pas crue … 

 A partir de 15 ans, on prend son indépendance, les vacances avec les parents sont « has been » et on n’a qu’une envie, partir avec les copains. Pour ma part ce furent des vacances dans les résidences secondaires des parents des copains, ou en camping entre amis, maigres finances étudiantes obligent ! Ce fut l’époque simple où un pack de bières, un barbecue et un paquet de pâtes nous faisaient passer d’excellents moments.

Vers 25 ans viennent les vacances en couple. On rêve de découvrir le monde, des plages paradisiaques. Peu importe où l’on dormira ! Un sac à dos, une tente, un billet d’avion et c’est parti ! Vivre d’amour et d’eau fraîche tout en découvrant le monde à toute vitesse. Prendre un maximum de photos. Se dire qu’il faut le faire avant d’avoir des enfants, sans prendre le temps de faire connaissance avec les « locaux », les cultures, …

 Et la trentaine approche.


 Les dernières vacances de « jeune couple » font réfléchir. L’été dernier, ce fut la Sardaigne en autotour  (voiture de location et camping). Une escale tous les deux jours, jusqu’à débarquer sur l’île enchanteresse de la Maddalena. Nous avons tellement regretté de ne pouvoir y rester plus de 3 nuits ! Nous n’avions qu’une envie : louer une maison pendant un mois et nous mélanger à la population locale si accueillante.

 Auparavant, nous pouvions nous éreinter de sport, de treak, de soirées mojitos/boîtes de nuit à Saint-Tropez, de soirées jeux/rosé avec les copains… Et là, on a envie de se reposer. C’est là qu’on sent vraiment la trentaine ! Ainsi, à l’approche de nos vacances du mois de mai, deux semaines avant, nous étions à bout de nerfs, tous les deux bien plus que fatigués, épuisés. Alors je demande à mon moteur de recherche préféré : « conseil vacances repos », « vacances zen », « se ressourcer en vacances », « vacances pour recharger ses batteries ». Tout ce que je vois apparaître ! j’y crois pas. Je tombe toujours sur ce mot que j’ai toujours associé à la cinquantaine, voire à ma grand-mère !!!! Non, je ne veux pas ! Pas maintenant ! …. Bon, ok … ça a l’air pas mal après tout… Et me voilà à lorgner sur les sites internet des THALASSOTHERAPIE …

 J’ai quand même mis quelques jours avant d’y retourner. Mais j’ai finalement réservé une « Thalasso anti-stress ». Je vous assure, mes batteries se sont rechargées, et je suis déstressée. De plus, je me suis fait de nouvelles copines comme Odette, grande habituée des lieux.  Je la rencontre à la tisanière. Elle me conseille de prendre mon infusion avec deux gobelets, et de la transvaser de l’un à l’autre, pour que ça refroidisse, elle avait si peur que je me brûle ! Elle me sort même du sucre de son petit sac plastique, Odette ! Elle est devenue ma pote dealeuse de sucrettes à la tisanière! Je la croise tout au long de la journée, et à chaque fois elle me demande si j’ai besoin de sucre en échange d’un échantillon de crème. Elle me dévalise des tous mes échantillons, la mamie !  

 Il y avait aussi Ginette.  Je la rencontre au cours de relaxation. Elle m’explique les accessoires à prendre, comment plier ma serviette et la mettre sous ma nuque, ou encore comment rouler un tapis sous mes genoux pour protéger mes lombaires. Et bien, c’est efficace.  Et j’étais parfaitement installée. Je n’étais probablement pas la seule dans le secret car, en dix minutes les copains du cours produisirent un concert de ronflements plus variés les uns que les autres : Roger, le bariton, grave et bien gras. Ginette, la soproano, aigue comme un train à vapeur. Mauricette, plutot tenor, un vrai tremblement de terre.. Dure ! Dure! la concentration au cours de relaxation ! L’effet produit sur moi fut proche du fou rire, mais ça détend aussi ! 

 Cerise sur le gâteau, on m’offre un bon cadeau de 43€ à la boutique.  Super ! je n’ai plus de crème de jour ! hum…  à part de la crème antiride, ils n’ont rien… je me rabats alors sur une « huile raffermissant » pour le corps, plus facile à assumer par ma même pas encore trentaine.

 Ce que je retire de cette expérience, c’est que c’est très agréable de se faire bichonner quelques jours.  Mais je suis plutôt dans l’âge des Spa, la Thalasso c’est pas vraiment pour la trentaine. Mon idéal de vacances à présent : une jolie région, une bonne gastronomie, un minimum de deux semaines, plus d’High Tech, plus d’écran pour nous polluer le temps,  mais de l’air pur, des bouquins et magazines, des parcours de golf… Fini le sac à dos, fini le tour du monde, juste se ressourcer, se reposer, en couple, entre amis, en famille. Un nouveau cap de la trentaine est franchi…