Ma maman a eu 40 ans

Quand à l'approche de la trentaine je m'investi dans mon blog, ma maman a ressenti un besoin similaire d'écrire à la quarantaine. C'est donc en pensant très fort à elle et à son courage de femme que je publie l'un de ses textes avec fierté.15 ans plus tard je peux vous attester qu'elle a réalisé toutes ses envies et bien plus qu'elle ne l'envisageait.

Maintenant,

Je fais partie

Des plus de…..
Je suis entrée

Dans la catégorie

« femmes mûres »

Comme on dit.

Apprendre

à faire de la cuisine

au Wok
comme en Chine,

Centrifuger
les fruits si riches
en vitamines.

Considérer mon fils

comme un grand
à présent
sans vouloir
le garder tout petit
rien qu’à moi,
que pour moi
égoïste que je suis !

Pourtant,
Je n’y crois pas.
Au fond,
J’imagine pas
cette dizaine-là,
ces années au delà.

Tenir bon
ne pas flancher
garder la ligne
faire un régime,
du sport et de la gym.
Changer de lingerie
la choisir plus coquine.

Et me mettre

à écrire
le meilleur et le pire
les non-dits
les aveux
les regrets,
les succès,
in fine

Sans fuir,
je réagis !
je refuse le temps
Qui passe
Et me dépasse.
Ronsart l’avait bien dit!

Revoir mon look
et demander l’avis
de ma fille
si expérimentée,
Rester branchée
C’est pas facile !



Je veux
dès à présent
prendre les choses
en main,
regarder vers demain
pas n’importe comment
être active,
bouger !
assurer, rassurer !

Toujours apprendre
sans cesse progresser
me former, m’informer
concourir, discourir
trouver un équilibre,
chercher la plénitude,
partager mon bonheur !

Revivre les bons
moments
les instants partagés
en public
ou bien en clandestine,
au hasard de la vie
à jamais inscrits
dans le manuscrit
de ma vie
C’est peut-être bien ça
la maturité.

D’abord,

cacher les racines,
les cheveux blancs
c’est mauvais signe !
et me payer un soin
à la Kératine,
je l’ai lu dans
un magasine,

Sortir sans mon mari
Ou avec mes copines,
Aller seule au concert
au musée,
au café,
ou bien me faire un film,
m’asseoir et me poser
dans un coin de Paris
face aux Tuileries.

Bernadette Morales – Peignat
Septembre 97